L’électronique automobile : la révolution de la réparation

L’électronique automobile : la révolution de la réparation

Pas moins de 100 à 200 calculateurs peuplent l’architecture de nos voitures modernes . Avec tout le confort et la sécurité qu’ils apportent au quotidien, il est impossible de s’en passer. Mais, le portefeuille de l’automobiliste en prend-il un coup lorsque cela tombe en panne? Pas forcément ! La rénovation, solution économique et durable, est possible. On vous explique cela plus en détail!

Un point sur l’électronique ?

Depuis le multiplexage des années 2000 jusqu’aux dernières architectures CAN , la massification des calculateurs électroniques ne fait pas de doute : calculateur de gestion moteur, boîtier habitacle pour la fermeture centralisée ou les feux, calculateur de gestion du freinage abs/esp, calculateur de boîte de vitesse, etc. La liste serait trop longue à égrainer mais les générations de calculateurs, toujours plus complexes, ajoutent des couches de sécurité toujours plus appréciables. L’infotainment par ailleurs est devenu incontournable avec l’arrivée massive des smartphones dans l’écosystème automobile. La gestion électronique est au cœur du fonctionnement du véhicule d’aujourd’hui et reste une technologie extrêmement fiable, quand on ramène aux heures de fonctionnements sans failles et des stress climatiques associés. Imaginons qu’un calculateur de gestion moteur passe de -5°C à +60°C en l’espace d’une dizaine de minutes l’hiver, qu’un calculateur GPS subit des températures suffocantes sous le pare-brise irradié par le soleil d’été ! Aujourd’hui, le secteur de l’automobile est en pleine mutation. Les véhicules électriques et hybrides représentaient en 2020 moins de 9% du parc automobile français. Cette part va évoluer et bouleverser le secteur de l’automobile et notamment celui des professionnels de la maintenance automobile. Dans ce contexte, nous devons tous adapter notre stratégie sur le long terme notamment sur la place de plus en plus prépondérante de l’électronique embarquée dans les véhicules électriques.

Hardware, Software : qu’est-ce que c’est ?

Un organe électronique est composé principalement de deux choses : le hardware et le software. Le hardware, c’est la carte électronique physique avec ses pistes de cuivre, ses composants électroniques (transistors, résistances…). Pour prendre une image, le hardware, dans le corps humain, ce sont les os, les muscles… Le software, c’est un programme informatique logé dans la mémoire d’une puce électronique et qui va permettre de faire tourner le calculateur avec une stratégie définie, d’interagir avec les capteurs ou d’enregistrer des données. Pour prolonger l’image, le software du corps humain, c’est le cerveau , avec sa manière d’interagir, son langage, ses zones de stockage en mémoire. Les défaillances peuvent intervenir tant sur l’un que l’autre. Aucune marque constructeur n’échappe à ces pannes. Les fabricants de calculateur électronique sont une poignée dans le monde et équipent l’ensemble des marques constructeurs du marché européen.

Comment rénove-t-on une pièce électronique ?

On préférera le terme rénovation qui englobe l’action de réparation. En effet, l’organe électronique est tout d’abord passé sur banc d’essai pour confirmer son état défaillant. Chaque fonction est testée, chaque interaction avec les capteurs est validée. Le dialogue sur bus CAN est analysé et interprété. Puis vient l’étape de réparation. Une intervention, opérée par un électronicien, permettra de changer le(s) composant(s) électronique(s) défectueux. Cette étape peut demander l’utilisation de machines de soudages industrielles automatiques sur les dernières générations de carte mère. Par la suite, un professionnel accompli changera également tous les composants sur lequel des faiblesses ont été identifiées, par le passé, sur ce calculateur (maintenance préventive). Cette étape est cruciale pour assurer une pérennité de l’intervention et une qualité optimale. Pour finir, le produit repasse au banc d’essai afin d’en valider son bon fonctionnement complet. Dans la grande majorité des cas, la pièce est retournée dite « Plug&Play », c’est à dire sans opération de recodage nécessaire avec l’outil de diagnostic pour le réparateur. Chaque étape est évidemment réalisée dans une zone traitée antistatique (dit « ESD »), pour éviter la détérioration des cartes électroniques par décharge électrostatique .

Les avantages d’une rénovation?

  • Une rénovation réalisée par un professionnel connu et reconnu possède une qualité en sortie quasi équivalente à une pièce neuve.
  • L’avantage d’une rénovation est tout d’abord économique. Le gain pour le réparateur va se situer autour de 70 à 80 % comparé à la pièce neuve. Là où certains prix de pièces neuves s’envolent, un budget maîtrisé sur le volet électronique du véhicule est un gros atout, et prend tout son sens dans la période inflationniste actuelle.
  • Le gain écologique est sans conteste à mettre au profit de la rénovation électronique : l’empreinte carbone est divisée par 6 . Plus de 96 % de la carte électronique est réutilisée et repartira dans le parc roulant.
  • L’aspect durabilité est aussi un axe fort de la rénovation. En prolongeant la durée de vie du véhicule, on offre une mobilité abordable et durable à tous les automobilistes , au travers de leur réparateur de proximité. Les rénovations sont effectuées sur le territoire, en région, ce qui rajoute une dimension sociale essentielle et la perpétuation d’un savoir-faire unique.

Pour résumer, c’est écologique, économique et durable !

Questions à Jean-Charles Trochon, co-fondateur de COTROLIA, Membre de France Auto Reman

La peur de rénover, dernier verrou psychologique?

Avec le dérèglement climatique et la raréfaction des ressources naturelles, l’économie circulaire se développe. L’enjeu est de prolonger la vie de nos produits du quotidien, peu importe le secteur d’activité. L’électronique de nos véhicules n’y fait pas exxception. Aujourd’hui , nous rencontrons toujours des freins psychologiques chez certains réparateurs pour faire rénover les pièces électroniques. C’est parfois dû à des expériences malheureuses avec des tiers peu scrupuleux. Mais cela évolue dans le bon sens et les professionnels de l’automobile ont besoin d’identifier les acteurs sérieux et professionnels à qui faire pleinement confiance. Chez Cotrolia, nous garantissons par exemple toutes nos rénovations 2 ans et intervenons sous 24h/48h . Cela rassure beaucoup le réparateur. Et nous sommes depuis peu labellisé « GreenTech Innovation » par le ministère de la transition écologique, une belle marque de reconnaissance de notre savoir-faire et sérieux.

Qu’en est-il des véhicules électriques ?

Nous voyons encore peu de véhicules électriques en après-vente et les volumes sont confidentiels. Ce sont pour l’instant surtout des parcs de VE plus anciens d’administration qui arrivent . Cependant, c’est l’avenir et nous nous devons de nous y préparer. Un VE , c’est beaucoup d’électronique et particulièrement de l’électronique de puissance (avec les inverters, les BMS). On possède une cellule de R&D en interne qui travaille beaucoup sur la rétro-ingénierie des véhicules électriques. L’objectif, est d’être fin prêt pour rénover les organes électroniques des véhicules électriques et hybrides quand ils tomberont inévitablement en panne

Pneus usagés : mais que deviennent-ils ?

Premier motif d’entrée atelier, le pneumatique est encore parfois pointé du doigt comme un déchet polluant particulièrement visible. La filière de traitement de ces déchets s’est pourtant structurée depuis des années.
Recyclage, réutilisation ou remanufacturing : que deviennent les pneus démontés chaque jour dans les ateliers?

Recyclage des poids lourds : quels sont les enjeux

Contrairement aux véhicules hors d’usage (VHU) légers, les poids lourds ne sont pas soumis à la responsabilité élargie des producteurs (REP). Pour autant, la tendance semble être à l’implication croissante des metteurs en marché. Olivier Gaudeau, directeur ingénierie et HSE de Re-Source (INDRA) et vice-président de la filière déconstruction automobile de Federec, se penche sur cette filière en pleine transformation

Retrouvez la rubrique Economie Circulaire du J2R de septembre 2022, produite par France Auto Reman en partenariat avec Federec et la rédaction du J2R

Remanufacturiers et déconstructeurs à l’unisson !

Dans le cadre du développement de la filière du remanufacturing et pour renforcer les liens étroits qui unissent remanufacturiers et centres VHU, l’association France Auto Reman crée en son sein le Club Partenaires Déconstructeurs.

Fondé à l’initiative de 3 grands noms de la déconstruction automobile, GPA, Allo Casse Auto et Rouen Automobiles Services, ce Club a été inauguré à l’occasion de l’Assemblée Générale de France Auto Reman, le 21 juin dernier.

Les fondateurs du Club Partenaires Déconstructeurs de France Auto Reman

Son objectif principal est de promouvoir la PIEC et son utilisation d’une voix forte et unitaire : pièces remanufacturées et pièces de réemploi sont des produits issus de l’économie circulaire et doivent être mieux connues, identifiées, valorisées et choisies par les automobilistes et leurs prescripteurs réparateurs.

Au programme de ce club : développer les relations et les échanges entre les déconstructeurs et les acteurs du reman français, organiser le sourcing des vieilles matières pour les remanufacturiers, définir les leviers et les freins entre nos métiers, trouver les synergies logistiques… Les enjeux de cette nouvelle organisation sont identifiés et le travail déjà engagé !

De multiples rencontres sont déjà planifiées, des prises de parole communes seront organisées.

Rendez-vous est d’ailleurs déjà fixé lors du salon Equip Auto (18-22 octobre, Paris Porte de Versailles), puisque France Auto Reman, aux côtés de Federec et Mobilians, y tiendra le Village du réemploi. L’occasion de découvrir la diversité des solutions proposées et de constater la grande unité de la famille de l’ « automobile circulaire ».

Focus métier : La régénération des batteries

La régénération des batteries au plomb est un procédé connu depuis près d’un siècle! Elle refait surface aujourd’hui, à la faveur des enjeux économiques et environnementaux actuels, ainsi que des difficultés d’approvisionnement en matières premières

Retrouvez la rubrique Economie Circulaire du J2R d’avril 2022, produite par France Auto Reman en partenariat avec Federec et la rédaction du J2R

Focus métier : la reconstruction moteur

La reconstruction d’un moteur consiste à démonter tout ou partie d’un moteur défectueux, à diagnostiquer et identifier les pièces à changer, à remettre en état les pièces réparables avant de réassembler l’ensemble. Zoom sur un processus à la fois économique et écologique, répondant aux enjeux de l’économie circulaire

Retrouvez la rubrique Economie Circulaire du J2R d’avril 2022, produite par France Auto Reman en partenariat avec Federec et la rédaction du J2R

Une PIEC, plusieurs réalités

Face aux nouveaux enjeux environnementaux du marché automobile, la PIEC, ou pièce issue de l’économie circulaire, s’impose naturellement comme une alternative incontestable. Mais derrière cet acronyme se cachent plusieurs gammes de produits qu’il convient de détailler

Retrouvez la rubrique Economie Circulaire du J2R de mars 2022, produite par France Auto Reman en partenariat avec Federec et la rédaction du J2R

Et si la filière automobile devenait circulaire ?

Interviewé par la professeure Valentina Carbone, titulaire de la Chaire Economie Circulaire de l’ESCP, le Président de France Auto Reman revient sur les enjeux techniques, stratégiques et règlementaires des remanufacturiers. Et en appelle à un sursaut collaboratif des acteurs de la filière : constructeurs, équipementiers, distributeurs, réparateurs, déconstructeurs et remanufacturiers.

L’automobile, pourvoyeur de solutions bas-carbone et promoteurs de boucles courtes ? Avouez que ça ressemble à une révolution !